1813 - Epoque Napoléonienne : La Corniche champ de Bataille
La Corniche Basque possède pas moins de 7 redoutes (fortification militaire ) napoléoniennes témoignage de la défense du maréchal Soult à la frontière franco-espagnole face à l'armée britannique en 1813.
Plusieurs redoutes étaient situées sur les points hauts, le long de la route dite des Crêtes en direction de Socoa. Ces monuments témoignent également des combats qui ont eu lieu 20 ans auparavant durant la Guerre de la "Convention" opposant les Républicains Français face au Royalistes Espagnols.
Liste des redoutes:
• Redoute des "Sans Culottes": Le Camp des Sans culottes se trouve sur la route des Crêtes entre la Croix des Bouquets et Socoa. Le camp proprement dit, comprenait la redoute Sans culottes encore partiellement visible de nos jours. Elle était reliée à la redoute de "L’Egalité" et à celle "d’Ihartzekoborda" (détruite de nos jours) par une tranchée à crémaillères ainsi qu’une série de levées de terre sur environ 1 km entrecoupée de plusieurs redoutes dont celle dite du "Parc d’artillerie".
La redoute centrale des Sans-Culottes,de forme pentagonale, est protégées par un profond fossé et un parapet de terre.
Ce secteur a subi d’importants combats sous la révolution, qui ont marqué un tournant décisif dans la guerre contre l’Espagne sous l’impulsion de La Tour d’Auvergne.
Sous l’empire elles ont connu l’attaque anglo-portugaise depuis la redoute d’Arragorri, une des deux redoute situées au Domaine d’Abbadia, combat de diversion destiné à bloquer les forces françaises vers la mer pour favoriser le passage par la Rhune.
De nos jours un tunnel SNCF situé entre la redoute de Fagady et celle des Sans Culottes porte le nom de "Tunnel des Redoutes"; c’est à cet endroit qu’Hitler passa une nuit dans un train blindé après son entrevue avec le dictateur Franco le 23 Octobre 1940.
• Redoute du "Parc d’Artillerie":
En arrière et entre les redoutes des Sans-culottes et de l’Egalité se situe une curieuse redoute rectangulaire de 70 mètres par 40 mètres, située sur une pente, ce qui est assez rare.
Elle est entièrement entourée de fossés et de levées de terre bien conservés dans la végétation. De nos jours elle est bordée d’arbres avec une belle prairie en partie centrale. Son emplacement correspond à la redoute nommée "Parc d’Artillerie" sur le schéma des fortifications de la Révolution.
• Redoute de "Egalité":
Elle se situait au bord de la voie reliant la route des Crêtes à celle de la Glacière. Lors de la construction d’une maison particulière elle a été arasée. Elle était reliée au camp des Sans-Culottes par une tranchée.
• Redoute d’Azkubeko borda:
Elle se situe entre la redoute de l’Egalité et celles de Fagady, dans un petit bosquet près du tunnel dit "des redoutes". Elle ne figure pas dans le plan des redoutes de la Révolution. D’importants combats y ont eu lieu sous l’Empire et la tradition rapporte qu’elle était proche d’un cimetière d’Anglais, avec une croix et une plaque qui ont disparu.
• Redoute de Fagady
La redoute de Fagady n’est plus existante de nos jours, seul le rempart côté mer est visible de nos jours.
• Redoute de Sokorri:
La redoute de Sokorri autour de la chapelle date de la révolution mais son rôle militaire a été le plus important sous l’Empire.
Il subsiste de beaux fossés côté Hendaye et côté Océan.
"Une petite chapelle était bâtie sur une colline que les Français fortifièrent tandis qu’ils prolongeaient leurs tranchées jusqu’à la mer. Autour de ses ruines, ils avaient édifié une redoute qu’ils avaient reliée aux défenses d’Urrugne par des tranchées et d’important abbatis" (Capitaine Batty).
• Redoute de la cote 117:
A quelques centaines de mètres plus à l’Ouest, la redoute de la cote 117 est encore perceptible de nos jours. Elle est de forme ovoïde avec un léger parapet de terre en protection.
"En face, nos avant-postes étaient toujours composés de forces importantes et comprenaient quatre cents hommes très près en arrière. Une batterie fut montée en haut de la colline à une courte distance de la chapelle. Le 10 Novembre, avant le lever du soleil, de l’artillerie fut amenée dans le retranchement. Une violente canonnade s’échangea. Après une longue fusillade, les Français furent contournés puis délogés. Le village d’Urrugne fut enlevé par le 86° régiment du major général Aylmer, qui tenta lors de s’emparer du Fort de Socoa protégé par la rivière l’Untxin qui ayant été barrée en aval, provoquait de terribles inondations" (Capitaine Batty).